Patrimoine : La Tour Saint-Victor disparaît, l’énigme reste
GERS Communiqué de Conseil départemental L’édifice s’est effondré en quelques secondes ce jeudi 16 mars 2023 à Saramon. La Tour Carrée Saint-Victor, monument emblématique et insolite, qui composait l’ensemble de l’église abbatiale du XIe siècle située au cœur du village de Saramon, reste une énigme pour les historiens. Dédiée à Victor de Damas, un soldat […] Lire l’article original
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Communiqué de Conseil départemental
La Tour Carrée Saint-Victor, monument emblématique et insolite, qui composait l’ensemble de l’église abbatiale du XIe siècle située au cœur du village de Saramon, reste une énigme pour les historiens.
Dédiée à Victor de Damas, un soldat martyrisé en Syrie au IIIe siècle, la tour était accolée à l’abside de l’église. Son architecture carrée dénotait avec le reste de l’édifice religieux roman. Elle avait la particularité d’être divisée en trois zones : la partie inférieure est du XIe siècle, la partie médiane est de la fin du Moyen Age et la partie supérieure ne date que du XIXe siècle.
Sa dernière restauration datait de 2014. Elle avait permis de révéler un ensemble roman remarquable en mettant au jour un arc en plein cintre en pierre de taille, ses chapiteaux et ses supports placés entre l’abside et la tour. À l’origine, cet arc triomphal ouvrant l’abside sur une pièce supplémentaire, constituait véritablement le sommet architectural et symbolique de l’édifice religieux. La restauration avait aussi révélé une architecture riche de détails (notamment des peintures) qui avait suscité l’intérêt des historiens d’art et des archéologues.
Le caractère unique de cette élévation de la Tour Carrée l’était aussi par l’énigme liée à sa destination. Les archives évoquent plusieurs hypothèses : tour de défense (dépendant peut-être d’anciens remparts), sacristie (ce qu’elle fut pendant quelque temps), clocher (de 1858 à 1878), sanctuaire complémentaire de l’église ou vestige d’une église primitive, convertie en tour. Sans réponse précise, le mystère reste entier et la tour l’a vraisemblablement emporté avec elle en s’effondrant.
Cet effondrement pose lui aussi question aujourd’hui. L’édifice a-t-il pu être fragilisé par les surélévations successives dont il a fait l’objet au fil des siècles ? Les conditions climatiques ont-elles pu participer à cette fragilisation ? Une enquête plus approfondie pourra, peut-être, apporter des réponses.
Le Mot du Président
« C’est un monument d’un intérêt archéologique exceptionnel qui a aujourd’hui disparu pour la plus grande tristesse des Saramonais et des Gersois. Je suis rassuré sur le bilan humain de cette catastrophe. Je tiens à saluer le travail des sapeurs-pompiers qui oeuvrent depuis ce matin au déblaiement et à l’extraction des œuvres et mobiliers de l’église. Je souhaite croire en la restauration de ce patrimoine et j’annonce dès à présent que le Département sera au rendez-vous. »
Philippe Dupouy, Président du Conseil Départemental du Gers.