12 novembre 2024

Intervention de Michel Gabas du groupe  » Le Gers Autrement »

GERS Séance plénière au Conseil départemental du 24 mars 2023 Vœu de la majorité départementale sur les réformes des retraites Monsieur le Président, Mes chers collègues, Nous sommes tous, dans cette assemblée, des citoyens engagés dans la vie politique locale, et nous ne pouvons rester insensibles à ce qui se joue aujourd’hui en France, à […] Lire l’article original

GERS

gabas

Séance plénière au Conseil départemental du 24 mars 2023

Vœu de la majorité départementale sur les réformes des retraites

Monsieur le Président,

Mes chers collègues,

Nous sommes tous, dans cette assemblée, des citoyens engagés dans la vie politique locale, et nous ne pouvons rester insensibles à ce qui se joue aujourd’hui en France, à travers cette réforme des retraites.

49-3, ces trois chiffres résonnent depuis quelques jours dans notre pays comme synonyme d’échec et de naufrage d’une majorité présidentielle aux abois.

Le système par répartition, socle de notre système de retraite s’appuyait en 1960 sur un rapport de 4 actifs pour 1 retraité avec une espérance de vie bien moindre qu’aujourd’hui en 2023.

Ce même en rapport était en 2020 de 1,7 actifs pour 1 retraité et sera de 1,2 actif pour 1 retraité en 2050 !!!

Pour pouvoir assurer un niveau de retraite digne aux futurs retraités, bien évidemment qu’il faut inventer un nouveau système avec peut être un mix entre la répartition et une dose de capitalisation collective obligatoire par branche.

L’échec du projet de réforme repose à notre sens sur plusieurs facteurs :

1-      La méthode employée :

Insertion de ce cette réforme dans le projet de loi rectificatif de la sécurité sociale laissant entendre que ce serait une simple mesure paramétrique financière alors qu’elle impacte la vie professionnelle de tous les actifs. De plus, par ce biais, le 49-3 devenait un outil en cas d’impasse politique. C’était donc prémédité ! ! !

2-      Le moment choisi :

Sortie de crise covid, pouvoir d’achat en berne, inflation galopante, guerre à nos portes…Le contexte géopolitique était inopportun à ce type de discussion alors que les Français sont inquiets, essorés après trois ans de crise et usés par le climat ambiant.

3-      Un manque flagrant de pédagogie sur la nécessité de faire une réforme et une cristallisation sur l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans sans tenir compte des carrières longues et de la pénibilité.

Si on rajoute à cela, un pourrissement à l’Assemblée des débats par le groupe « NUPES » considérant l’hémicycle national comme une ZAD, nous avons tous les ingrédients d’un naufrage collectif.

D’un côté, une minorité présidentielle droite dans ses bottes oubliant l’écoute et l’art du compromis.

De l’autre, une extrême gauche agressive, une extrême droite muette, un groupe LR fracturé sans vraie boussole !

Ce spectacle fût le décor de la réforme des retraites pendant deux mois.

Alors que les débats devaient alimenter un projet de loi ambitieux, avec par exemple, des avancées dans le domaine de l’égalité entre les régimes du public et du privé, des bonifications pour les femmes qui interrompent leur carrière pour élever des enfants, la modification ou suppression des régimes spéciaux dont l’équilibre dépend de l’abondement par l’impôt, nous avons eu en échange une triste vision de notre démocratie sociale et de notre représentation parlementaire.

L’arrogance habituelle de ce gouvernement qui veut faire passer une loi au pas de charge et en force, le manque d’empathie de ce président pour le peuple Français, nous replongent dans une mauvaise séquence digne de l’ancien régime, qui fabrique des pauvres, des révolutionnaires et ouvre les portes à toutes les violences.

Monsieur le Président, nous étions prêts à voter votre vœu pour lequel nous avions demandé quelques modifications minimes, toutes rejetées.

Vous préférez conserver votre vœu en l’état, mais je ne vois guère de propositions pour équilibrer le régime des retraites dans quelques années, je ne vois guère une condamnation des blocages de rue et des violences de ceux qui empêchent ceux qui travaillent et qui ne sont pas protégés par un statut, de faire grève.

Ici aussi, comme à l’assemblée, l’idéologie domine la réflexion, alors que c’est ici, au parlement de Gascogne qu’il aurait été bon de montrer une unité pour défendre les gersois, tous les Gersois, face à cette « réformette » qui ne mérite pas des combats de rue, c’est dans cet hémicycle que la politique doit dépasser les clivages pour donner des réponses concrètes à nos concitoyens du Gers.

A titre personnel, j’aurais voté la motion de censure pour faire tomber ce gouvernement inaudible et sans vision.

Au titre de notre groupe, pour tous les arguments énoncés, nous nous abstiendrons sur votre vœu, bien qu’opposés sur la fond et sur la forme à cette réforme qui n’en n’est plus une.

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