« Un tournant dans l’histoire du SDIS »
SAINT-JUSTIN – VIELLE-SOUBIRAN – SAINT-JULIEN D’ARMAGNAC
La députée Geneviève Darrieusecq et la conseillère départementale Magali Valiorgue étaient sur place avec les maires (photos Jean-Marie Tinarrage)
De l’aveu du commandant Poyau, responsable du groupement Nord Est du Service départemental d’Incendie et de Secours des Landes, l’incendie du 19 juin marque « un tournant dans l’histoire du SDIS« . En effet, pour la première fois, la technique de brûlage tactique, mise en œuvre par des pompiers spécialisés, a permis de circonscrire le feu.
La députée Geneviève Darrieussecq qui assistait à ce débriefing d’hier, vendredi 24 juin (1), parlait avec précaution de « contre-feu », procédé abandonné depuis les grands incendies de 1949 car accusés – à tort – du décès de plusieurs personnes. Aujourd’hui, cette tactique de brûlage, parfaitement maîtrisée par du personnel aguerri, a évité l’accélération du phénomène : 4 heures après le déclenchement de l’alerte, les pompiers reprenaient peu à peu le contrôle de la situation.
Main dans la main
Au titre de leur efficacité, le commandant Poyau ajoutait l’attaque directe depuis le camion (technique propre au Sud-Ouest), les moyens aériens (un avion Dash de la sécurité civile), l’appui de l’équipe drone qui donnait en temps réel une vision globale de la situation tout en géolocalisant les camions (et donc les hommes) ainsi que l’utilisation d’un bulldozer en limite de l’incendie avant « brûlage tactique en phase de lutte ».
Le capitaine Bourmaud soulignait aussi le précieux travail « main dans la main » avec les maires et les anciens pompiers pour leur connaissance du terrain : « quand on se connaît avant, c’est plus facile et plus efficace« . Enfin, les maires (au-delà du fait qu’ils contribuent au tiers du financement du SDIS), ont dit avoir profité des enseignements de la tempête Klaus et des plans communaux de sauvegarde pour organiser sans problème la logistique à l’arrière (repas des pompiers, évacuations…). Ce qui n’empêchait pas de vraiment regretter l’absence de canadairs…
Cet incendie prive les communes d’un certain revenu. A Saint-Justin, par exemple, les plantations avaient coûté 200 000 €, mais le manque à gagner s’élève à trois fois plus.
(1) ainsi que Magali Valiorgue, conseillère départementale, Philippe Latry, maire de Saint-Justin et président de la communauté de communes, Sylvie Lauron, maire de Vielle-Soubiran, Sophie Ducoudré, maire de Saint-Julien d’Armagnac et Antoine Lequertier, maire de Mauvezin d’Armagnac
222 HECTARES PARTIS EN FUMEE
Au total, 222 hectares sont partis en fumée en quelques heures. Soit 199 sur Saint-Justin (dont une quarantaine de forêt communale), 16 sur Vielle-Soubiran (dont 12 de communaux) et 7 sur Julien d’Armagnac.
Le dernier gros incendie sur la commune remontait à 1965 se souvient Michel Duprat, président de l’association locale DFCI, « mais jamais de tels feux au mois de juin ». La canicule est bien sûr le facteur aggravant mais tout le monde s’accorde à dire que le département des Landes est devenu comme les autres en matière de feux de forêt et que les pompiers, très pris par les secours à personnes, ne peuvent pas être partout en même temps.
Pour la députée de la 1re circonscription, « il est important en cette période de vacances de passer en boucle les messages sur les risques d’incendie ».