Retour aux sources pour les frères Dussans

SAINT-GOR
Robert et Gilbert Dussans, entre église et arènes, hauts lieux de leur jeunesse (photos Jean-Marie Tinarrage)
Vendredi 20 août, place des arènes, le Lyonnais Robert Dussans, 88 ans, arrivé la veille dans les Landes, attend son frère Gilbert, 91 ans, de Mont de Marsan. Bien qu'”exilés”, ils demeurent profondément Saint-Gorois et ces retrouvailles, sur les lieux de leur enfance, tiennent du pèlerinage.
Il faut partir
En effet, c’est à la ferme d’Anguech, à mi-distance entre Roquefort et Saint-Gor, que leur histoire a commencé, dans une famille de métayers gemmeurs. Vivant sous le même toit que les parents Dussans, Maria et Célestin ont eu quatre enfants : Raymonde, René, Gilbert et Robert. L’aînée, qui se marie en 1947, quitte la maison natale, tandis que René, y installe son épouse.
Puis, petit à petit, les tracteurs remplacent les attelages, le gemmage décline, les besoins de main-d’œuvre diminuent et les campagnes se dépeuplent : Gilbert et Robert doivent partir. Gilbert entre dans les PTT et se retrouve à Paris où il restera 3 ans, se mariera avec Lucienne avant d’être muté à Mont de Marsan où il s’installe avec son épouse.
Robert, de retour du service militaire après 30 mois en Afrique du Nord, entame une formation de plombier. Au hasard de ses déplacements, il se fixe à Lyon et se marie avec Monique. Depuis, il ne fait que passer à Saint-Gor lors des congés d’été tandis que Gilbert y conserve des liens à travers l’association de chasse.
Journée de retrouvailles
“Il n’y a plus une seule vache à Saint-Gor : tu te rends compte ? Plus un cochon, plus de champs de seigle…” Leur balade mémorielle, commencée à Anguech, passe par les arènes où Gilbert évoque ses souvenirs de musicien de La Joyeuse dirigée par Daniel Bétuing. Suite à quoi ils ont posé avec Lucienne et Monique sur les marches du perron de l’église où les deux couples se sont mariés.
Puis Gilbert et Robert, ont continué à feuilleter leur riche album de souvenirs au cours du repas partagé avec leurs proches à l’Auberge de Saint-Gor, village de cœur où les contacts remplacent désormais les attaches, effacées par le temps. D’où l’importance de cette journée de retrouvailles dans le village où tout a commencé pour Gilbert et Robert.