12 mai 2025

Les Gabardans se sont souvenus de la Rafle du 21 juin 1945

GABARRET Mardi 22 avril,  en fin d’après-midi, madame la secrétaire générale de la Préfecture, le maire Stéphane Barlaud, ses conseillers municipaux ainsi que des élus et des habitants des communes du Gabardan, ont rejoint à la stèle du souvenir,  les membres de l’Amicale Hilaire-Buckmaster et la dizaine de porte-drapeaux. Jeanine Barbère, après avoir accueilli les […] Lire l’article original

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GABARRET

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Mardi 22 avril,  en fin d’après-midi, madame la secrétaire générale de la Préfecture, le maire Stéphane Barlaud, ses conseillers municipaux ainsi que des élus et des habitants des communes du Gabardan, ont rejoint à la stèle du souvenir,  les membres de l’Amicale Hilaire-Buckmaster et la dizaine de porte-drapeaux. Jeanine Barbère, après avoir accueilli les autorités civiles et militaires a ouvert la cérémonie en précisant :

«  Rendre hommage et maintenir la mémoire, c’est aujourd’hui pour nous, défendre les valeurs républicaines afin de maintenir la paix et la dignité de chacun… »

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La rafle

Elle a ensuite donné la parole  à deux jeunes collégiennes de Jules-Ferry  qui ont rappelé les évènement douloureux survenus le 21 avril 1944 où les forces allemandes, environ 500 hommes venus de Mont-de-Marsan, Bordeaux et de Lot et Garonne cernèrent diverses localités. Gabarret fut encerclé par les troupes allemandes et tous les hommes de 18 à 60 ans furent rassemblés à l’ancien chantier de jeunesse, situé à l’emplacement de l’actuel Collège Jules-ferry. Plus de 400 Gabardans furent évacués sur Bazas. Lors de cette rafle, le 22 avril après avoir été torturés, Pierre Chimène (34 ans), Maurice Chimène (63 ans), Joseph Heymann (44 ans), reconnus comme juifs, furent exécutés. » Les étrangers raflés à Gabarret,  notamment des espagnols et quelques Gabardans furent déportés. Les autres, après la détention et les interrogatoires, purent regagner leur domicile par leurs propres moyens. Sur les 33 déportés de la région, 20 ne sont pas revenus de la déportation. La mémoire des trois victimes , Pierre Chimène, Maurice Chimène, Joseph Heymann,  a été évoquée par la jeune maire du Conseil municipal des jeunes de Roquefort.

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Les élèves du collège de Saint-Jean Bosco ont lu un poème de Moshe Schulstein «  Une poupée à Auschwitz »

Sur un tas de cendre humaine une poupée est assise
C’est l’unique reliquat, l’unique trace de vie.
Toute seule elle est assise, orpheline de l’enfant
Comme autrefois elle l’était parmi ses jouets
Auprès du lit de l’enfant sur une petite table
Elle reste assise ainsi, sa crinoline défaite,
Avec ses grands yeux comme en ont toutes les poupées du monde
 Qui du haut du tas de cendre ont un regard étonné

Et regardent comme font toutes les poupées du monde.
Pourtant tout est différent, leur étonnement diffère
De celui qu’ont dans les yeux toutes les poupées du monde
Un étrange étonnement qui appartient qu’à eux seuls
Car les yeux de la poupée sont l’unique paire d’yeux
Qui de tant et tant d’yeux subsiste encore en ce lieu,
Les seuls qui aient resurgi de ce tas de cendre humaine,
Seuls sont demeurés des yeux les yeux de cette poupée
Qui nous contemple à présent, vue éteinte sous la cendre,
Et jusqu’à ce qu’il nous soit terriblement difficile
De la regarder dans les yeux
Dans ses mains, il y a peu, l’enfant tenait la poupée,
Dans ses bras, il y a peu, la mère portait l’enfant,
La mère tenait l’enfant comme l’enfant la poupée,
Et se tenant tous les trois c’est à trois qu’ils succombèrent
Dans une chambre de mort, dans son enfer étouffant.
La mère, l’enfant, la poupée,
La poupée, l’enfant, la mère.
Parce qu’elle était poupée, la poupée eut de la chance.
Quel bonheur d’être poupée et de n’être pas enfant !
Comme elle y était entrée elle est sortie de la chambre,
Mais l’enfant n’était plus là pour la serrer contre lui,
Comme pour serrer l’enfant il n’y avait plus de mère.
Alors elle est restée là, juchée sur un tas de cendre,
Et l’on dirait qu’alentour elle scrute et qu’elle cherche
Les mains, les petites mains qui voici peu la tenaient.
De la chambre de la mort la poupée est ressortie
Entièrement avec sa forme et son ossature,
Ressortie avec sa robe et avec ses tresses blondes.
Et avec ses grands yeux bleus qui tout pleins d’étonnement
Nous regardent dans les yeux, nous regardent, nous regardent.

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La secrétaire générale de la Préfecture, lors de son allocution a exprimé l’honneur pour elle d’être présente à cette cérémonie pour entretenir le souvenir de celles et ceux qui ont été assassinés par les troupes nazies . Elle a aussi souligné le courage de ces femmes et hommes qui se sont opposés à la barbarie, puis elle a fait mémoire des trois fusillés de Gabarret. Elle a rappelé l’importance que les jeunes générations doivent perpétuer ces hommages afin que le souvenir ne s’estompe pas. Elle a vivement remercié les deux collèges et ses élèves , ainsi que les membres de l’Amicale Hilaire-Buckmaster.

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Après le dépôt de gerbe de l’Amicale, le dépôt de gerbe de la Préfecture, la sonnerie aux morts et la minute de silence, l’Hymne national et le salut aux drapeaux oint clôturé la cérémonie.

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