28 mars 2023

LABASTIDE D’ARMAGNAC

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Clément Lannux , chef de plaine, et Christophe Randé constatant la sortie de terre du maïs doux semé 3 jours plus tôt (photos Jean-Marie Tinarrage)

À l’occasion des premières Journées Nationales de l’agriculture (18-20 juin), initiées par le Ministère suite aux 2 reports consécutifs du Salon de l’Agriculture, les 4 partenaires du groupe Bonduelle, partenaire de l’opération, ont ouvert les portes de leurs exploitations.

Parmi eux, Christophe Randé (38 ans, marié et père de 2 enfants), incarne depuis 2006 la 4e génération d’agriculteurs installée à Labastide d’Armagnac. C’est dans les champs de maïs doux, en contrebas de la chapelle Notre-Dame des cyclistes, qu’il recevait ce vendredi 18 juin. Comme le rappelait Pascal Lom, responsable du service agronomique chez Soleal (1), Christophe est aussi conseiller municipal, syndicaliste agricole, membre de la Cuma et administrateur Vivadour, “profil pas rare chez les agriculteurs, souvent impliqués socialement“.

Désherbage mécanique

Clément Lannux, chef de plaine, chapeaute 80 producteurs pour 1 000 ha de champs, qu’il visite chaque semaine tout en restant à l’écoute pour assurer notamment une production de maïs doux sans résidus de pesticides. Du semis jusqu’à la récolte (cycle de 90 jours), Christophe Randé veille à ce que son travail préparatoire porte bien ses fruits. Comme en agriculture biologique (on est ici en agriculture raisonnée) il pratique le “faux semis” suivi à 5 ou 6 reprises d’un désherbage mécanique. Ce qui lui permet par la suite de n’appliquer que la moitié, voire le tiers, du dosage conseillé.

Une agriculture de précision facilitée par l’emploi du GPS qui utilise les données stockées au fil des ans pour corriger à la parcelle et moduler les doses de produits et d’engrais qui est déposé sur la ligne de semis. Bien évidemment, l’irrigation est primordiale : il veille à économiser la ressource en eau (80 ha sont irrigués sur les 210 de son exploitation) mais déplore qu’on puisse interdire l’arrosage aux agriculteurs.

(1) Face à la concurrence mondiale, Euralis, Maïsadour, Vivadour et l’entreprise Bonduelle ont créé la société Soléal, spécialiste du conditionnement de maïs doux. Basé à Bordères-et-Lamensans, Soleal, est le premier conserveur de légumes d’Europe.

CULTURE CONTRACTUELLE

L’entreprise Soléal ne se donne que quelques heures pour mettre en boîte le maïs doux dans ses 2 sites de Bordères-Lamensans et Labenne (même chose pour les haricots verts ou les petits pois). C’est le plan de charge de ces usines qui conditionne la superficie octroyée et les périodes de semis pour les agriculteurs sous contrat. Avec l’aide du chef de plaine, le groupe a réparti les 7 500 ha de maïs doux programmés en 2021 (ainsi que 2 000 ha de haricots verts et 1 000 de petits pois) et étagé les semis d’avril à début juillet. Les 7 500 hectares devraient produire 160 000 tonnes de grains pour une capacité journalière de traitement de 2 000 tonnes sur les 2 usines confondues.

CHRISTOPHE-Labastide.jpgUn agriculteur accompli

Pour faire face à ses engagements et à la diversité de sa production (vigne, blé, tournesol, haricots verts, maïs grain et maïs waxy), Christophe Randé est épaulé par 1 salarié, 4 à 6 saisonniers (sur 7 mois) avec renfort temporaire pour la vigne. Passionné par l’évolution de l’agriculture, il met aussi des parcelles à disposition pour conduire des expérimentations.

Christophe Randé, un agriculteur heureux qui demande simplement à être considéré comme un chef d’entreprise, vu les compétences aujourd’hui nécessaires aux exploitants agricoles.

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