23 novembre 2024

Violences faites aux femmes : comprendre, repérer, agir

SARBAZAN

VIOLENCES2-Sarbazan.jpg

Aurélie Alemps et Patricia Aupy ont ouvert la journée articulée en trois ateliers pour chaque participant (photos Jean-Marie Tinarrage)

Cent quarante-trois femmes tuées en France par leur conjoint, soit un féminicide tous les deux jours et demi dont 1 sur 2 en milieu rural. Dans les Landes, deux femmes ont été tuées en 2020, une en 2021 et, chaque année, 7 à 800 dossiers de violences faites aux femmes sont ouverts. « C’est énorme » ajoutait Rose Lucy, déléguée départementale aux VIOLENCES1-Sarbazan.jpgdroits des femmes et à l’égalité, en ouverture de la journée de sensibilisation du 6 octobre, tenue à Sarbazan à l’adresse des élus, responsables des affaires sociales, directeurs des CCAS et CIAS, référents violences de divers organismes sans oublier police et gendarmerie. Etaient notamment présents le maire de Sarbazan Philippe Lamarque et la conseillère départementale Salima Sensou, en charge de l’égalité homme femme (le Département soutien les associations à hauteur de 360 000 € par an).

« La parole se libère mais peu de femmes parlent« , bien souvent en raison du manque d’anonymat dans les communes rurales où tout le monde se connaît. D’où l’importance de sensibiliser les différents services qui pourraient détecter ces situations et orienter les victimes vers une prise en charge globale.

Un cycle infernal

Patricia Aupy et Aurélie Alemps, juristes au Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF), rappelaient que cet organisme s’occupe de l’accès aux droits des femmes (divorce) et des familles, assure accompagnement et suivi des victimes (dont leur relogement), et les aide à se reconstruire (insertion). Tout en précisant qu’il convient de ne pas confondre conflits de couple et violence conjugale qui elle, est interdite et punie par la loi.

Une violence qui peut être physique, verbale, sexuelle, psychologique, économique, numérique (voir plus bas) ou administrative (subtilisation des papiers) et qui passe par la dévalorisation de la femme, mise sous emprise, enfermée dans la culpabilisation et la soumission.

VIOLENCES3-Sarbazan.jpgCharlène Lafitte, psychologue de l’ Association d’aide aux victimes et de médiation, justice de proximité des Landes (ADAVEM JP40), a ensuite abordé les conséquences de ces actes et l’état de stress post-traumatique, qui touche aussi les enfants témoins de ces scènes et dont il est très difficile, pour la mère et pour eux, de se remettre : troubles du comportement ou retard de développement peuvent en découler.

D’où l’importance de détecter au plus vite ces situations de violences faites aux femmes.

> Numéro d’appel, gratuit et anonyme : 3919

Le téléphone, principal vecteur de violence numérique

Lors de cette journée de sensibilisation, un accent tout particulier a été mis sur l’utilisation du téléphone portable, vecteur privilégié de violence numérique, dernier type de violence référencé.

En effet, la géolocalisation permet de suivre à la trace et en temps réel les déplacements des victimes. Les SMS sont un outil de harcèlement 24 heures sur 24, tout comme l’utilisation des réseaux sociaux ou l’installation de logiciels d’espionnage, facilement téléchargeables.

« Troisième bras pour les jeunes » (mais pas qu’eux) qui sont parfois en couple avant leur majorité, le téléphone portable est un vrai danger pour les femmes victimes de violences de couple. (1) en présence du maire Philippe Lamarque et de la conseillère départementale Salima Sensou, en charge de l’égalité homme femme (Le Département soutien les associations à hauteur de 360 000 € par an). (2)  ; 

 AIDES AUX VICTIMES 

La lutte contre les violences faites aux femmes est une des priorités du CIDFF : Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (05 58 46 41 43) qui intervient auprès des victimes s’il n’y a pas eu de dépôt de plainte

L’ADAVEM JP40, ssociation d’aide aux victimes et de médiation, justice de proximité des Landes (05 58 06 02 02), apporte son aide aux victimes directes ou indirectes, mineures ou majeures, si une procédure judiciaire est en cours.

Lire l’article original